Aimable Lombard
Aimable Lombard appartient à un groupe d’artistes qui posent quelques difficultés à l’historien de l’art : ceux qui ont tôt renoncé à toute carrière officielle et qui, de fait, ont laissé un corpus d’œuvres réduit sinon inexistant.
Sa survie tient uniquement au fait qu’il a donné l’essentiel de ses peintures et dessins au musée de sa ville, qui lui consacre à l’occasion de sa réouverture une première exposition.
Né dans une vieille famille dracénoise aisée et cultivée, Lombard vécut à l’abri du besoin de travailler mais semble avoir tout de même poussé la tentation d’une vie d’artiste à Paris jusqu’à ses trente ans, avant de retrouver à Draguignan une existence de rentier, dilettante érudit et peintre amateur.
À l’école de la copie : l’apprentissage du dessin au XIXe siècle
Bien qu’assez bref, le parcours artistique d’Aimable Lombard se distingue par l’exemplarité d’une formation portée sur le dessin, notamment grâce aux enseignements d’Émile Signol et d’Isidore Pils. Au XIXe siècle en effet, les peintres pouvaient se former au sein d’ateliers de maîtres grâce à la pratique de la copie, afin d’apprendre peu à peu à restituer les formes, les proportions physiques et l’anatomie dont l’étude était alors encouragée par l’esprit positiviste.
Les élèves commençaient par copier des modèles en deux dimensions, avant de s’atteler à la reproduction de modèles en ronde-bosse – généralement des moulages en plâtre d’antiques.
Les dessins de Lombard présentés dans cette exposition indiquent que l’on débutait généralement par la réplique de parties du corps, avant de se confronter à l’entièreté de la silhouette. Une fois ce savoir-faire maîtrisé, les jeunes artistes pouvaient enfin aborder le difficile exercice de la copie d’après un modèle vivant.
Le plus souvent, les modèles prenant la pose correspondaient à un type de nus masculins virils, à l’enveloppe corporelle parfaite, particulièrement plébiscité par la peinture d’histoire mettant en scène l’héroïsme des hommes.