Les premières années du XXe siècle voient se multiplier les recherches d’artistes qui, tout en adoptant des genres traditionnels de l’histoire de l’art comme le portrait ou le paysage, cherchent à expérimenter de nouvelles pratiques de la peinture, dont les potentialités plastiques apparaissent de plus en plus distinctes du sujet. La couleur et le trait libre, plus instinctif avec la peinture sur le motif, leur permettent de mieux retranscrire dans l’œuvre leurs sensations. C’est ainsi que la confrontation avec des paysages aux couleurs vives tels que les rochers de l’Estérel contribue à nourrir chez Camoin et Marquet une approche plus radicale de la couleur dans le paysage, qui culmine au Salon d’automne de 1905 dont ces deux peintres repartent, avec Matisse, Derain, Vlaminck et Manguin, affublés du surnom de “fauves”. Jean Puy, proche du groupe, en partage les préoccupations. Sa Vue de Saint‑Alban‑les‑Eaux a appartenu à Matisse. René Seyssaud est un autre partisan, en Provence, de la simplification de la forme et de l’utilisation d’une “pâte” colorée vive.