Le siècle des Lumières voit le développement d’un goût pour l’art qui aboutit à l’émergence de la figure de l’amateur, qui joint à la collection, une pratique et une sociabilité artistiques. La Provence compte de grands collectionneurs qui mêlent peintures, sculptures, objets et dessins dans leurs hôtels aixois, leur pied-à‑terre parisien ou leurs châteaux varois. Le goût pour la peinture ancienne se double chez les plus audacieux d’un intérêt pour la peinture moderne, ainsi que pour la commande de décors ou de monuments funéraires particulièrement ambitieux. La mode suit de près celle de Paris, certains artistes tels que Joseph Vernet et Hubert Robert entretiennent une clientèle à la fois dans la finance parisienne et l’aristocratie provençale. Les sites antiques et pittoresques provençaux deviennent aussi à la fin du siècle un sujet dans la peinture qui engendre un nouvel imaginaire préromantique.