Au XIXe siècle se produit en France un événement majeur pour les artistes, la naissance des musées. Ceux-ci sont à la fois un espace de formation visuelle pour les apprentis peintres et sculpteurs et un lieu d’exposition et de légitimation dans la suite de leur carrière. L’État devient un acteur essentiel de la création artistique en achetant chaque année au Salon, vaste exposition publique qui se tient chaque année à Paris, des œuvres destinées soit au musée du Luxembourg, devenu à son ouverture en 1818 le premier musée “des artistes vivants”, soit aux musées de province. Ainsi, à partir de 1852, celui de Draguignan, soutenu par des hommes politiques parmi lesquels Georges Clemenceau, s’enrichit de peintures modernes de grand format, aux sujets variés. Le baron Alphonse de Rothschild (1827-1905), par l’ampleur du mécénat dont il fait bénéficier les musées à partir de 1885, apporte une réponse privée magistrale à l’exemple étatique, elle aussi surtout tournée vers la création contemporaine.